Le 19 juin prochain, une délégation turque se rendra à Bagdad pour rencontrer des responsables irakiens du secteur pétrolier. L’objectif de cette rencontre est de discuter de la reprise des exportations de pétrole du nord de l’Irak, interrompues depuis le 25 mars dernier. Cette suspension a eu des conséquences économiques et politiques importantes pour les deux pays et la région du Kurdistan irakien.
Les raisons de la suspension des exportations de pétrole
La Turquie a arrêté les exportations de 450 000 barils par jour du nord de l’Irak par le pipeline Irak-Turquie, après que la Chambre de commerce internationale (CCI) a rendu son verdict dans une affaire d’arbitrage. La CCI a obligé la Turquie à verser à Bagdad 1,5 milliard de dollars de compensation pour les dommages causés par l’exportation de pétrole sans autorisation du gouvernement fédéral irakien par le gouvernement régional du Kurdistan (GRK) entre 2014 et 2018.
Voici une vidéo en anglais relatant cette nouvelle :
Le pipeline de pétrole brut s’étend de la région du Kurdistan, dans le nord de l’Irak, jusqu’au port turc de Ceyhan. Le GRK a commencé à exporter du pétrole brut de manière indépendante en 2013, une démarche que Bagdad a considérée comme illégale.
Les conséquences économiques et politiques de la suspension des exportations de pétrole
La suspension des exportations de pétrole depuis la région du Kurdistan irakien a coûté plus de 2 milliards de dollars au GRK, selon Reuters. La région du Kurdistan irakien souffre d’un manque de liquidités en raison de l’arrêt des exportations de pétrole par le pipeline. Les politiciens irakiens et les députés kurdes ont déclaré que le Kurdistan irakien n’avait pas d’autre choix que d’accepter 12,67 % du budget de 153 milliards de dollars approuvé par le Parlement irakien le lundi dernier.
La suspension des exportations de pétrole a également eu un impact politique sur les relations entre la Turquie et l’Irak, ainsi qu’entre Bagdad et le GRK. La Turquie est un partenaire stratégique pour l’Irak, notamment dans la lutte contre le terrorisme et le renforcement du commerce bilatéral. La Turquie soutient également le GRK, qui joue un rôle clé dans la stabilité régionale.
Les perspectives de reprise des exportations de pétrole
Le sous-secrétaire du ministère irakien du Pétrole, Basim Mohammed Khudair, a déclaré jeudi que la délégation turque discutera avec les responsables irakiens du secteur pétrolier à Bagdad le 19 juin pour discuter de la reprise des exportations de pétrole depuis le nord de l’Irak. Khudair a précisé que les deux parties sont d’accord sur la nécessité de reprendre les exportations de pétrole dès que possible, et que l’Irak est prêt à pomper 500 000 barils par jour en cas d’accord sur la reprise des exportations.
La reprise des exportations de pétrole depuis le nord de l’Irak dépendra toutefois du règlement du différend entre la Turquie et l’Irak concernant la compensation exigée par la CCI, ainsi que du résultat des négociations entre l’Organisation d’État pour la commercialisation du pétrole (SOMO) et le GRK sur un accord d’exportation du pétrole. La reprise des exportations de pétrole depuis le nord de l’Irak pourrait contribuer à renforcer la coopération énergétique entre la Turquie et l’Irak, ainsi qu’à améliorer la situation économique et politique de la région du Kurdistan irakien.